D’un autre maquis : né objecteur avec la conscience

D’un autre maquis
ou
Né objecteur d’inconscience [1]

« Un modèle de cette Polis existe dans le ciel pour tout homme qui veut le voir, et, l’ayant vu, régler d’après lui sa vie intérieure. Mais que cette Polis existe quelque part ou doive y exister un jour est chose sans importance : car c’est le seul à la politique duquel cet homme puisse jamais s’identifier » Platon République. 592 b

«Ah ! que ce que je vis, le sacré, soit mon dire !

Car celle qui est plus vieille que le Temps, celle-là même

Qui domine les dieux de l’Orient et ceux du Soir,

La Nature ! aujourd’hui dans un fracas d’armes s’est éveillée,

Et du haut de l’Éther au tréfonds de l’abîme, selon

L’impérissable loi, comme jadis du Chaos sacré jaillie,

L’inspiration se sent vierge refleurir

Créatrice de toutes choses. »

Friedrich Hölderlin, Comme au jour de repos

C’est la première fois que vous venez … ?

Ici, avec vous, oui, mais pour avoir été engagé, sans être activiste, sans avoir été militant, en me faisant, moi, cette singularité, présent à des actions diverses, proche des vôtres ça fait bien longtemps. Ça a commencé dans cet éclair de conscience… et puis en participant à des actions « éclatées » mais bien reliées quant à l’Idée. Je suis venu à vous, ça a commencé avec cet éclair de conscience… à l’âge de raison, disons plutôt au-delà du strict savoir lire et compter (comme le veut la république, pour nous permettre d’y creuser son trou le plus tôt possible !) mais avant 14 ans c’est certain. Un drôle d’éclair de conscience… Mon père était abonné au Courrier de l’UNESCO. Venait de sortir un numéro sur les dangers du nucléaire. Je me souviens très bien de la couverture verte, au verso, une photo noir et blanc très contrastée, « les enfants du dernier rivage ». Et bien qu’on m’avait offert (en 1958, pour mes 10 ans), le « Notre ami l’atome » de Walt Disney qui m’avait d’ailleurs fait horreur au point où je m’étais empressé de relire « Aladin et la lampe merveilleuse » une légende, je ne fus – ne pus être - jamais converti à l’amour fou du progrès. La fée électricité était désormais liée à une sorte de démon même si l’on parlait à longueur de temps de génies de la science moderne je découvrais déjà d’autres génies que scientifiques. Je pouvais dire que mon « daïmon » (ou ange gardien) m’avait déjà destiné à autre chose. La science était liée à l’horreur. Mes lectures de Lovecraft ma manière de l’interpréter était déjà là (tout à fait à l’encontre de ce qu’on en fait aujourd’hui en France (à la suite du spécialiste mondial c.-à-d. américain, de HPL, la S.T Joshi Incorporated : HPL rien qu’un scientiste, un matérialiste forcené, tout ce qu’il était en effet « en surface » mais que son Imaginaire rendait déplacé sans quoi il n’ y aurait eut qu’Ayn Rand…l’objectivisme ! et pas de « witchcraft (heathen) renewal » : je m’expliquerai plus tard).

Une sorte de révélation favorisée par vos parents ?

Vous savez, les parents ce ne sont pas eux qui vous influencent, vous naissez dans cette famille plutôt qu’une autre pour accomplir ce que votre « daïmon » vous destine. A vous d’entendre ou non son appel. A vous ou non de saisir les possibilités. De toute façon, ce sera lui qui aura le dernier mot [2] .

Mon père lisait le Courrier de l’UNESCO était progressiste, athée comme le sont la plupart des Maçons (mon père appartint à une loge maçonnique mais en rebelle, n’y admettant pas une hiérarchie reposant sur l’argent…il la quitta assez tôt) athée doit-on dire théiste – à cause du Grand Architecte ? Non, athée ! Mon père ne comprit pas la menace nucléaire de la même façon que moi ; il considérait qu’il suffirait de traités de paix etc. pour diriger les recherches pour le bien de l’humanité. Car il y aurait de grandes choses qui s’accompliraient. Mon père mourut en 1964. Ce futur était pour moi …. Pourtant je n’avais qu’appréhensions et si je pouvais être « optimisme » pour moi-même (puisque déjà m’avait touché un « être ») je ne l’étais pas pour l’humanité. D’ailleurs ce mot résonnait pour moi comme la pire des abstractions. D’autant plus insoutenable que ça marchait aux pas de Patrie, Travail, Famille (le dernier terme de la « triade » étant celui qui me créait le moins de désagrément). La patrie n’existait que pour y mourir à la guerre ou dans ses chantiers. Mon père antimilitariste avait néanmoins fait les deux guerres, mon grand père lui avait fait l’Indochine et était un patriote furieux qui me prévoyait un avenir de chair à canons. Et je caricature à peine !

Vous dîtes « déjà m’avais touché un être ». Que voulez-vous dire ?

L’être, l’appel de l’être. Ce n’était pas possible, pour moi, que, être sur terre rien que pour ça. Ça pas grand-chose, travailler pour gagner son pain en vue d’un progrès toujours lointain, réservé aux générations à venir dont nous serions les parents, les grand parents (fuite à l’infini des générations !) à qui on souhaiterait beaucoup de bonheur…On aurait faits ces sacrifices, et un jour, des lendemains chanteraient… Ce n’était pas possible ou bien si c’était ça, que ça, la vie brute avec en plus être esclave de quelque chose qui me semblait étranger à la vie, que l’animal, les plantes (j’étais plus horticole [3] , que zoophile…) ne possédaient pas, cette sacro-sainte « raison ». Que ça la vie brute avec ce supplément de torture, la raison il valait mieux en finir au plus vite, de s’en retourner au plus vite au « néant », d’où ; n’aître.

Raison négation, arrachement à la maison, la Demeure… Ce n’était pas possible cet asservissement sacralisé à quelque chose qu’on nommait raison, et qui, si elle était bien la « raison » des Lumières, n’était pas ce que la philosophie avait pensé par « raison » (en fait Logos, Parole). J’ai eu le « malheur » de comprendre cela trop tôt – je l’ai dis ailleurs, si j’avais été versé dans les maths appliquées, les choses qui vont naturaliter vers la rentabilité j’aurais été considéré comme un petit génie, mais comme c’était du côté de la pensée, du poème c.-à-d. de l’Idée, on me considéra comme un prématuré, du moins je commençais à être invisible pour ma génération dès l’âge de 7 ans. A 14 j’étais maudit tant par elle que celle d’avant car au lieu de me réfugier dans un monde imaginaire ; je me fis vieux c’est-à-dire, sage, c.-à-d. Fou. Prêchant des sagesses étrangères à la sportivité, la compétitivité des petits mâles, camarades de classes, des filles tout en flirt, tous entièrement réductibles à la théorie animalière – des causes freudiennes - d’une adolescence strictement biologique. Après avoir déclaré que Sophocle, Platon, les grecs étaient supérieurs en connaissance à nous autres les éduqués de la raie publique, avec ses savants fanfaronnant, après avoir affirmé que la littérature française presque dans son entier n’était que théâtre de boulevard, et, parce que je n’arrivais pas à avoir un « corps d’athlète » digne de Pindare, je me tournais vers ce qui devait paraître exotique à l’extrême, le Japon du temps de Genji (10 – 11^ième siècles) ; j’y trouvais ce que j’éprouvais, incarné en personne ; le « mono no aware », le shintoïsme comme proximité à la nature, son polythéisme en contrepoint à un bouddhisme concerné uniquement par la mort, plus déprimant que ce monothéisme qui me répugnait tant sur ce boulevard des cocus, un Japon qui n’était donc pas celui des samouraïs de l’industrie, un Japon alors capable de composer en contrepoint par un parti pris, disons, esthétique, un monde senti, compris. J’avais déjà trouvé la « rédemption dans l’art ». L’art, l’œuvre contre le « travail ». (mais respectant, voire idéalisant l’artisan) l’art comme transvaluation des valeurs ; parce que justement ce qui a valeur n’est que du côté de l’avoir – ou de l’être figé (objet), ne s’adresse pas à l’Existant. C’est sans doute ainsi que je parvins à une étrange synthèse d’existentialisme et de surréalité pour objecter … les valeurs.

Objecteur de valeurs…

Oui, je suis objecteur de valeurs. Croissance, progrès, sciences et technologies faisant les pointes, prouesses et challengers sportifs du Bien etc. ce sont des valeurs. Je crois que c’est par là que nous arriverons à comprendre qu’est-ce que je reconnais, qu’est-ce qui me plais du côté des « objecteurs de croissance » c’est qu’il me semble, il y a une prise de conscience, un malaise dans la connaissance (devenu s’avoir) plutôt qu’une simple « crise sociale » qui n’en pouvait être que le reflet … Une prise de conscience « physique » de ce qui avait été perçu dès le début du 20^ième siècle (du moins chez les Penseurs et Poètes étrangers aux Lumières – ces ténèbres mécanistes) qui mettait bien en avant « la crise des sciences modernes », le « règne de la quantité » [4] .

Et, bien qu’il y ai eu au tout début de ce siècle passé, des « objecteurs » qui se retrouvèrent dans un mouvement disparate dit de « Réforme de la vie » [5] , il n’y avait pas encore le triomphe de la volonté aveugle (toute volonté est aveugle, « bewusstloss ! – a swoon !) et toutes les utopies sanglantes en actions, pour qu’on y prête attention au point de devoir les court-circuiter. Il n’y en eut pas besoin. Les manifestations, les démonstrations de ces réformateurs de la vie étaient en décalage total. En avance, trop en avance sur les masses déjà mobilisées – travailleurs /soldats au service du temps taylorisé ? Les « réformateurs de la vie » réclamaient un « retour » à l’Homme mais comme antérieur à l’humanisme, non point un « devenir Grec physiquement » réclamé par Nietzsche mais un homme de l’hygiène de vie, d’un homme fictif celui des cavernes etc. Alors que la société à l’entour semblait réaliser des « miracles » grâce à la technique. Ce miracle ; les guerres ! Et là, il est nécessaire de préciser que le « devenir Grec physiquement » de Nietzsche n’a rien à voir avec la bête blonde, les dieux du stade, de même qu’il n’y a aucune parenté directe entre les mouvements de réformes de la vie et l’hitlérisme car quant ceux-ci exaltaient la Nature, ce dernier était le promoteur d’un monde technicisé, d’une masse de travailleurs exploitant « à mort » la nature. L’hitlérisme n’est pas à distingué du bolchevisme, de l’américanisme (Taylorisme), tous antinaturels et magistralement incapable de Co-Naissance. S’AVOIR c’est tout.

Ceci rappelé, les mouvements d’objecteurs de croissance (que je distingue des « écologistes » professionnels, politiques qui croient qu’il y a des « solutions techniques », que l’on peut réparer la mécanique monde etc.) ne sont pas des décalés ; ils sont en cadence avec le réveil de la nature. Aujourd’hui, il y a des « faits » qui sont au-delà des faits (que peuvent avaliser ou invalider toute une smala de spécialistes à la solde du scientisme – qu’importe !), des « faits » qui révèlent un « au-delà », un « transcendant » qui agit, quelque chose qui échappe au contrôle de l’homme, qui montre que la technologie n’est pas de l’homme, qu’elle est un peu comme la théologie qui fut une science inhumaine (au sens où « logique » de « dieu » et dieu n’étant pas l’homme, et pire encore « contre Physis », elle était bien plus inhumaine). Et d’ailleurs il y a d’étranges choses qui se passent dans l’ordre de la science qui sont des détournements de l’imaginaire « théologique » dans le « réel » ; pensons immaculée conception et clonage, par exemple, ou cette volonté, cet aveuglement sur l’Armageddon, vouloir rendre raison à l’apocalypse, la prise au pied de la lettre de cette révélation – lui refuser les lectures symboliques, ouvertes. Notre théologie, notre Dieu, chrétien surtout, les églises chrétiennes sont entièrement tournées contre la Nature, justifient par une « parole de dieu » l’exploitation (non point le Respect) de la terre. L’œcuménisme qu’est-ce que c’est sinon la mondialisation préparée « altérée ». Prêtons attention à tout ce qu’a répété quelqu’un comme feu le révérend Fallwell (sic) ; et nous saisissons alors l’engagement de tous les christianismes sans Christ, sans le Christ Cosmique [6] , ces christianismes qui ravagent le monde. La technologie est un « produit » du christianisme qui cesse très tôt d’être une re-ligion pour devenir une légion (et à rebours, plus elle-même que jamais dans ce qu’elle appelle « satanisme » ; lisez avec attention la Bible satanique de Lavey et vous serez convaincu que c’est du pur protestantisme !) moment de rencontre entre l’église et le droit romain – et ne croyez pas que Rome mourut dans et par la Réforme, le Christ Cosmique était désormais crucifié sur les lois. Plus de re-ligion des légions morales majoritaires. La laïcité, la démocratie férocement athée, littéralistes d’en France appartiennent à ce travail de destruction de l’homme propre au littéralisme « chrétien ». Ce pays acéphale et donc goguenard n’a séparé l’église de l’état que pour affiner l’œuvre castratrice des christianismes restés « gnostiques » c.-à-d. ayant effectués une séparation radicale (ce que j’appelle aussi « orientalisation ») un manichéisme de l’âme confondu avec l’esprit (bien) et du corps (mal) pour aboutir à un corps sans âme mais dominé par l’esprit glacial, la dite « raison » (le rationnement faudrait-il dire !) qui arraisonne le corps humain, comme le corps de la planète !

La France a accouché - et elle en est fière ! - de ce monstre pour le reste du monde avec sa révolution de 89, ses droits de l’homme – c.-à-d. pas autre chose que l’abolition de l’esclavage instituant le travail (esclavage consenti !), amour du censeur (l’état vous aime… voyez jusqu’où l’érotique publicitaire, la médiatique nous conduit vers cet amour là, le « fascisme » réussi ?) qui prêche son Égalité purement abstraite car l’inégalité entre les hommes est aussi frappante que dans la nature l’équilibre précaire et la coappartenance nécessaire des contraires etc. Où pourrait agir cette Fraternité tant éventée qui accorde des libertés (indulgences) comme des droits alors que la Liberté est simple possible, ouverture et non nécessité ? Je m’insurge, je vais très loin ; car j’objecte donc la valeur « citoyenneté » intouchable… Oui, je ne suis pas un citoyen, je ne porte pas le bonnet d’âne phrygien. Ma patrie n’est pas de ce « monde ». Je m’y oppose de tout un chant, le Chant de la Terre, ce chant qui est en moi…

Peu d’entre nous, vous suivront jusqu’à cette fidélité à la Terre contre le monde,

contre la vie

Blasphème ! je crache sur la révolution française à plaisir. Je rejette toutes ces valeurs. Oui depuis que j’ai été pris par les frayeurs de l’homme de l’Entgötterrung (du retrait des dieux) sans pouvoir donc me réjouir d’un « Dieu est mort » (qui n’est d’ailleurs qu’une formule), j’ai ressenti l’erreur horreur flagrante, le Monstrueux.. J’ai été saisi de l’irréparable. Je veux dire que l’homme est désormais jugé par la machine, que réduit, à la dimension génétique, il n’est plus rien que ça, plus un être parlant mais de la viande de boucherie ; l’enfant naît sur « un théâtre chirurgical ». Hiroshima et puis… la troisième guerre mondiale commencée tout de suite après, guerre sans fin, utilisant les traités de Clausewitz et (un art Chinois de la guerre de Sun Zi,) autant avec des armes lourdes que des armes « invisibles » (sans fils, virtuelles etc. [7] ). C’est l’abîme qui s’affirme sans qu’il ne s’ouvre. Et rien ne le rend habitable ! Absolument rien. Surtout pas les légions (de religions) car tout est désormais sous la coupe de la seule science qui soit la science (véritative) ; tout doit être sous l’objectif (panoptique) objets. Toutes les religions, psychologisées, sociologisées sont du développement personnel en camouflage, guerrier, comme tel en vue de l’exploitation des ressources humaines ; du profit ! Rien d’autre. Il n’y a aucune spiritualité dans ce commerce ! La spiritualité est ailleurs. D’ailleurs il n’y peut être question d’esprit mais de « l’âme », oui, comme déjà Ficin l’avait rappelé dans cette renaissance italienne qui ne dura que… En effet on s’évertue encore à l’oublier en parlant des grandes découvertes, des temps modernes et d’un Da Vinci … en code ! Toujours ce Meurtre des symboles (de plus en plus efficace à mesure de diffusion des dictionnaires de symboles, jeux de rôle –rollers) ! On en arrive à un univers de psychopathes, plus de schizo non, plus de névrosés, moins encore, mais des psychopathes ; l’effroyable intelligence des séries, le littéralisme, le terrorisme. C’est ça. Et pour en sortir, il faut ex-ister et répondre à l’appel de l’Être….Ouvrir le Rien : par l’Art ?

Et les objecteurs de croissance répondraient à cet Appel …

Oui. C’est là que les objecteurs de croissance interviennent, peut-être.

Historiquement ils reprennent le flambeau des « réformateurs de la vie » mais sans le côté très décalés du tout début du 20^ième siècle. Ils pourraient être comparés à ces hippies, si mal compris en France, car ils ne peuvent être confondus avec les « révolutionnaires », les « syndicalistes » de 68, même si certains avaient aussi 20 ans dans ses eaux polluées polititocardes. Pour moi, ce n’est pas de critiquer ou d’accepter en bloc 68 mais de restituer le cœur, l’âme d’un évènement qui ne peut être daté car il vient du fond des âges…

ET EN MESURANT CE QU’IL Y EUT DE TERRIBLE :

LA TRANSFORMATION DES FLEURS

EN PAVES !

J’indique sans doute mieux des chemins…

Les objecteurs de croissances, peut-être ont-ils malgré tout encore trop du militant, n’ont pas mesuré le tragique du devenir pavé de la fleur. Il faut qu’ils cessent d’être militants, de vouloir rectifier. Harmoniser c’est juger la science aux critères de l’art et l’art à ceux de l’Existant. Voilà le but. Exister c’est : sortir de ça, de la vie brute qui s’impose désormais avec cette acuité terrifiante : techniquement.

Comprendre que CETTE SCIENCE UNIQUE (le mono-athéismes d’état), cet 1-des-sens, est LA PLUS SPECTACULAIRE ERREUR DE L’HOMME – QUI EST L’HOMME DE L’HUMANISME ORDINAIRE ET QUI N’A PAS ACCEPTE SON HUMANEITE, SA FINITUDE !

Avouons qu’elle n’est pas a priori engageante, cette finitude, cette vie sursis, avec la mort comme but dans un monde où l’holocauste s’est étendu jusque dans le royaume des morts ; que les morts ne sont plus des Ancêtres mais rien que des cadavres pourrissant, pourris, ou disséqués, organes éparpillés dans des bocaux, prélèvements, biopsies, cellules en conserves et spermes congelés ou bien plus rien que cendres gâchées éparpillées … et que déjà les vieux ne peuvent plus être des sages puisque seniors, ils sont réductibles à leurs seuls « pouvoirs d’achat » et la proie des gérontologues déchaînés ! Quel courage absurde, quelle bestiauté de stoïcien faut-il pour accepter d’être rien face à l’abîme menaçant ! Il ne suffit même plus de « faire des enfants » pour se rassurer d’une fausse pérennité, car on ne peut même plus leur garantir de futur. Ce futur (sans avenir) est aussi certain – et laid - que celui que réserve, une espèce de mammifères supérieurs évoluant dans un univers voué à l’entropie !

Les objecteurs doivent objecter la « vie même » ?

Exister est en soi cette objection faite à la vie brute ; la vie comme vie n’a pas de sens.

Le sens ne vient que par la Parole qui appelle l’existant à s’exister ; à sortir de ça. La vie brute, je le rappelle, est revenue, instituée, promue dans les camps ; l’obsolescence de l’homme [8] . Si nous pensions en Grec, la vie, en distinguant bien « zoé » et « bio » en entendant cela avec « Phusis », « Logos » nous n’en serions pas là. Si nous ne continuions pas à reprendre indéfiniment cette pseudo définition de l’homme comme « animal rationnel », et continuions à penser – ou plutôt calculer - en Latin, ce que le Grec entendait de plus profond, nous n’en serions pas là ; dans un affolement du psychosomatique. Le retour à la Grèce, pour ne pas nous confondre encore une fois à cette « Grèce romanisée » ; une Grèce passée à la moulinette de la Rome antique et de la Rome vaticane, donc risquer encore d’être confondue avec les « nazis » (ou toute extrême droite rivée au corps statufié ; esprit de corps, corporation etc.) je suggère de re-visionner la psychologie avec James Hillman : (citation sur le polythéisme et les dieux et notre pathologie etc.). Nous garantir contre tout littéralisme où nous contraignent les monothéismes, leurs faces grimaçantes anti-spirituelles, antimystiques, formalistes, intégristes. Mais je ne vais pas revenir là-dessus. Il s’agit en effet, non certes de donner une espérance quelconque, mais en tous les cas, il ne s’agit pas d’en rester au plan de cette « erreur spectaculaire », théâtre de la raison devenue arraisonnement.

Il s’agit de faire un pas par-delà la technologie, ce qui signifie « dépasser » la métaphysique dont elle est l’effectuation. La technologie est la métaphysique même, son aboutissement. Une réfutation de « physis » devenue « natura », devenue ressources à exploiter pour dépasser, conquérir, lutter contre la nature etc. Et ceci est ce « faux pas » qui doit permettre à l’occident (Europe) d’entamer le retour vers un avenir (Avènement) en suspend. Ceci n’a rien à voir avec un futur antérieur. Rien à faire d’un retour à des sources « orientales » ; ce retour a déjà marqué l’occident du nihilisme qui entraîne le monde dans cette débâcle, dans cette centrifugeuse, progrès indéfinis ! Il a fallut le recours au nihilisme consubstantiel à un certain orient dans la pensée occidentale pour que le positivisme soit possible ; c’était en effet la manière pratique de démonter l’inexistence de Dieu.

Mais… les objecteurs…

C’est dans ce contexte d’un désespoir impuissant, d’un ennui qui s’ignorent, d’un désespoir par trop de possible et/ou trop de nécessité, de devoir être toujours l’autre comme soi-même qu’une objection transformatrice « métamorphose du pavé en fleur » peut advenir et s’impose nécessaire…

En sauveur ?

Sauveur, c’est peut-être un peu fort bien que « Mais là où croit le Péril croit aussi ce qui sauve. » (Hölderlin)….C’est dans cette ambiance qu’il y a les fondations. L’homme à ses racines dans le ciel. Ce ciel appelons-le « noosphère ». Vous savez qu’en médecine anthroposophique on soigne les maladies mentales avec les racines des plantes. Cette inversion de l’arbre de vie est hautement significative, comme serait son envers klipotique. Mais là je parle Kabbale. Rappelons déjà seulement ceci : « Que nous le voulions ou non, nous sommes des plantes », écrit le poète de l’almanach alémanique. J.P Hebel.

Revenons, si vous le voulez bien, à l’histoire. Vous avez effleuré la question des « utopies sanglantes du 20^ième siècle » pouvez vous préciser ?

Bien volontiers. Ces utopies réalisées, seul un poète, René Char a su les saisir à leur fondement et dans leurs répercussions. Aucun de ces trop nombreux, foisonnants spécialistes, pas même Jean Servier qui a écrit pourtant une très bonne « histoire des utopies » et surtout un des plus beaux livres d’anthropologie « L’Homme & l’Invisible » ne sont parvenus à caractérisés ce siècle. Pour comprendre et être compris c.-à-d. éprouver le drame (qui n’arrive plus à être tragédie) comprendre et s’engager dans une NOUVELLE RÉSISTANCE, rejoindre un autre Maquis, il y a des chemins tracés que par Char. Nous devons lire, psalmodier Char au bord de la Sorgue (et là je ne ménage pas le jeu du mot Sorge en Allemand « Souci » « prendre soin »). Char est véritablement le penseur de la technique – ce qui devait échapper à ceux qui ont organisé les commémorations récentes. Ils ne purent, pour préserver l’Épinal, que broder sur « la résistance » en mode conventionnel, et replier sa poésie sur celle ô combien médiocre d’Eluard ! Pire encore, le rapprocher d’un personnage suspect comme Aragon. Pour comprendre la Résistance chez Char il faut savoir, avec Ernst Jünger distinguer « anarchiste d’Anarque et recours aux forêts… Enfin, j’espère un jour chanter, psalmodier avec vous cette pensée qui n’a de comparaison possible qu’avec celle de Hölderlin. Il est trop tôt pour nommer Martin Heidegger, la France, moins que jamais est capable d’en subir le choc. Pourtant la seule critique (qui n’est donc pas rejet de) de la technique jamais entamée demeure malgré tout celle de Heidegger. Avant il y a les mises en garde des 3 grands : Rosenzweig, Berdiaev, Unamuno. Mais pour le malheur de nos « philosophes » franchouillards, ce sont des auteurs qui ne disent rien, rien de médiatisable, pas de teasers trailers. Il est difficile pour nos médiologues de supporter de devoir s’effacer devant le jeu où tient l’entièreté de la pensée du 20^ième siècle, le « jeu » entre Husserl et Heidegger, accepter, en toute humilité que les quelques grands philosophes de ce siècle ne sont que des commentateurs tels Sartre, Merleau-Ponty, Michel Henry. Il y a aussi des « idéologues » intéressants comme Ellul, le juriste Pierre Legendre, certes. Mais j’entends le bon peuple s’écrier mais enfin … y a pas qu’eux. Et bien … Orfraie Con spongieux , Fine Gueule Kraut et BHV enfin, qu’en fais-je ? Rien, ce sont des journalistes ! Ils ne peuvent admettre que la rapport Husserl / Heidegger soit comme une répétition du « jeu » entre Platon et Aristote, un entretien infini. Mais cela n’est qu’intellectuel, inutile. Oui ! Oui ! Oui ! Parfaitement inutile : c’est à cette perfection de l’inutilité à laquelle je renvoie de préférence, car c’est précisément de mettre en question « l’utilitaire » qui est la première objection à porter devant cette société…Et permettez moi de citer cette remarque de Heidegger adressé à Medard Boss : le plus inutile est l’inutile. Mais l’inutile est, pour l’homme moderne, ce qu’iol y a de plus difficile à expérimenter » [9] ce qui ne peut que se compléter de l’allégorie de « l’arbre inutile » du Tchouang Tzeu [10] , qu’évoque M.H dans une conférence adressée à un public d’ingénieurs [11] .

Vous touchez à la question de la pratique de l’objection de croissance par la critique de l’utilitaire …

Oui, je crois que c’est la première chose à faire ; utilitarisme, pragmatisme tout cela est - je ne dis pas, à rejeter – mais à critiquer (dans le sens du mot critique chez Kant). Montrer que la crise du « monde moderne » est là dans l’économie déterminante en dernière instance, l’économie devenant le « foyer » où toute « pensée » serait en gestation. Toute idéologie (il y a idéologie lorsqu’il n’y a plus d’Idées, plus de « Monde des Idées ») déterminée par l’économie. Marx invente ainsi le capitalisme et tue la pensée, tue l’homme et l’écologie doit répondre en écho à l’économie, un cercle visqueux se crée alors qui est manifeste dans le politiquement correct. Le cercle vicieux il faut y entrer, visqueux on tourne, on glisse sans fin, c’est lisse : un plaisir sans jouissance ! Tristesse de l’hédonisme. Et bien sûr la béatitude est ridiculiser et le bonheur un dispositif, un piège à consommateurs d’autant plus efficace que le bonheur est rationnellement – pour la raison – ce qui est inatteignable.

Je croyais que vous parleriez de la pratique …

La pratique, c’est simple, mais si l’étincelle, comme une grâce, ne fait ressentir le « pathos » de la Terre, ne le fait éprouver pleinement de tous nos sens, cela n’aura pas beaucoup d’impact, cela restera une attitude de « bourgeois bohème », très superficielle. On fera du vélo sur des trottoirs arrogants, on juchera nos VTT sur nos 4/4 munis de pot catalytique multicolore pour aller dans nos résidences secondaires cultiver quelques légumineuses ou acheter sur un marché des produits bio équitables (et bien sûr « hors saisons ») Avec ostentation on montrera le sac biodégradable réutilisable de marque sous le bras en joggant devant des murs végétaux antibruit écoutant sur son Ipod, son cell phone dernier cris, son mini ordi non polluant, le dernier CD ou le programme anti-stress diffusé en stéréo sur le net wi-fisé. Tout cela grâce au dernier lancement d’un satellite clean cosmos incorporated. On fera un petit tour en avion humanitaire, tourismes sauvage jet set hygiénique. On aura pas oublier dans l’affairement humanitaire dans toutes les urgences indifférentes, lointaines et tout aussitôt perdues de vue, d’envoyer son chèque déductible de nos impôts citoyens du monde. On ne s’apercevra pas qu’on est néo-colonialiste dans nos actes téléchargés pleins de l’idiotie repentance, déversée dans le monde distribuant vivres et médicaments hors contextes, hors biotopes… On sera toujours au top de l’ingénierie de l’imagination publicitaire en versions arc-en-ciel vivre autrement » tout entichés de nouveautés. C’est pour la nouveauté contre l’ennui qu’on fera tout ça parlant de l’étranger avec en tête toutes les infos ramassés par plus de cent ans d’ethnologie et quelques rapports de sans papiers syndiqués : colonialisme scientifique. On connaît scientifiquement ces peuples en voie de disparition organisée. On leur donne (vend) notre société industrielle clef en mains. Sans notre tradition juridique ils s’épuisent en corruptions, délations, et purifications ethniques et on feint de s’étonner qu’ils ne puissent finalement vivre selon l’ordre de notre raison et l’on trouve la faille qui nous permet de les exploiter encore… « Il y a nous, et il y a les fous » énonçait Justinien dans son codex juridique. Nous sommes rationnels ; eux ont des « cultures »… C’était là assez pour se donner bonne conscience et faire science ethnologique et ethnopsychiatrie pour mieux traiter ses fous… On enferme autrement. On ferme ! Ne ferai-je pas mieux de céder la parole à Philipp Murray question de continuer cette cruelle description… Enfin, pour résumer disons que tout ça, ce sont des formes d’OGM semées par le pragmatisme, l’utilitarisme…

Et c’est là que vous enclencher sur nos pratiques …

La pratique de l’objecteur devra être une sorte d’apraxie ; il objecte l’utilité. Il fait des trous dans tout ce remplissage ; la technologie c’est du remplissage, par peur du vide, par peur de l’homme même, que la cybernétique réduit à un bruit. Il est le « ghost in the machine ». Le décroissant, l’objecteur de croissance c’est l’homme, il doit faire ressentir l’erreur qui est au cœur de l’histoire, il doit la voir, la sentir dans toute son horreur et alors la pratique s’impose d’elle-même. Elle n’est pas spectaculaire. Elle n’emprunte rien au système (scientifique) qui doit être déboulonné. Il suffit peut-être d’un tour de visse et voilà que la mécanique… Sri Aurobindo remarquait déjà en 1920 « L’Europe se vante de son organisation et de son efficacité pratiques et scientifiques. J’attends que son organisation soit parfaite, alors un enfant la détruira ». Il suffit d’un petit boulon mal serré : tout s’arrête…

Faire des trous... à l’improviste – irruption de l’acausal - ne pas s’organiser autrement qu’autour de l’Idée, être comme inspiré par le « monde des Idées », l’Imaginal. Reconnaître, développer cette tension vers, ce quelque chose qui ne peut être atteint puisque l’Idée est la condition d’une possibilité, la cité idéale. Ne pas avoir de lieu fixé à l’avance, ne pas être repérable (attention à vos cell phones ; ils savent où vous êtes…), mais être fixé, enraciné (Terre) et tendu vers cette Idée (Ciel) ne pas faire de manifestation, ne pas rassembler des masses [12] , mais être seul ou en petits groupes « informels » pour trouer l’espace d’effets surprises non point spectaculaires, mais poétiques. Créer un moment habitable ; un Instant de présence. Pas de convivialité, pas de ces festivités » nouvelles formalités !

Faire des trous … C’est déclarer une grève générale. Sans souscrire au « non agir » oriental, le fatalisme sans Destin, tout en pratiquant le « renoncement qui accorde à la chose-même, qu’elle vienne alors à nous d’elle-même». Renoncement sans frustration, sans macération, sans pénitence. Il n’y a rien à rectifier, car il y a ni bien (statique) vers quoi tendre, ni mal (dynamique, négativité etc.) inventé par ce bien. Avoir toujours en vue l’imprévisibilité, le non calculable qui est autant du corps de la terre que de notre corps …

Faire des trous, c’est d’abord arrêter la mécanique production / consommation, empêcher la roue A – M – A de tourner sans en revenir, à la formule M – A – M, ni se contenter de se dire que si je privilégie à nouveau « la valeur d’usage » contre « la valeur d’échange » je vais briser le cercle visqueux. Le troc n’est pas suffisant. Mais c’est déjà quelque chose ; échanges solidaires de savoir-faire. Mais il faut se rendre à l’évidence que là, dans cette mécanique de usage / échange l’homme s’enferme, est prisonnier de sa présomption prométhéenne, qu’il croit pouvoir compter sur ses propres forces, se suffire à lui-même alors qu’il y a … l’Être. L’appel de l’Être qui se fait pressant…

Il y a l’Être ?

Nécessité de co-naître à soi-même, de naître une seconde fois… pour répondre à l’Appel de la Terre répondre d’abord à l’Appel dans la Parole d’un commencement de soi-même ; son « ange gardien » (mot qui me fait sourire), je préfère le mot Grec « daïmon » et je cite Héraclite dans ma traduction et Crowley à la suite :

“Within the Loving lightening withdrawing, Physis – 123” / “ In each speaking-being, is given, by his daïmon, Abode – 126 ” / « offer thyself Virgin to the Knowledge and Conversation of thine Holy Guardian Angel. All else is a snare” Crowley’s Book of Thoth

Pour entendre la Parole, être compris par la Présence absolue (synonyme de l’Être ?) il y a un acte de création de soi Création d’un autre langage, un langage poétique définitivement coupé des jargons, du formulisme où nous force la seule science qui soit la science et la cybernétique qui en a les commandes. Nietzsche avait clamé « Dieu est mort » et il entendait rien d’autres que la mort des fadeurs du christianisme embourgeoisé. On parle parfois de son Zarathoustra comme d’un cinquième évangile. Artaud voulait en « finir avec le jugement de dieu » pas en finir avec Dieu qui est un mot mis pour l’Être (oublié). Il y a chez Artaud une révélation qui se fait jour, danse du Fou. La cybernétique est ce jugement de ce qui n’est pas l’Être mais se vante d’en être le représentant (de commerce). Cela n’est pas valable que pour la présidence des USA et ses prêcheurs évangélistes trop visibles. Ici aussi, la triade dédoublée liberté (travail) égalité (patrie) fraternité (famille), cette odieuse caricature de triunité joue ce rôle. Ça commande, arraisonne, passe commande. Il n’y a plus de politique au sens fort qui soit possible. Cybernétique et politique sont aujourd’hui une seule et même chose ; il n’y a plus de « polis » il ne peut plus y avoir de politique. Il n’y a plus de « polis » de « pôle » parce qu’il y a cette démocratie des grands nombres, qui n’est pas démocratie mais démographie. Il n’y a jamais eu d’autre démocratie que grecque ; tout le monde n’était pas le Peuple. Tout est là. « tout le monde » c’est une masse, un égrégore, ça ne pense pas et donc ça ne peut pas vraiment voter, c’est voté. Pas besoin des médias pour ça. Aucun changements (aucune profondeur) ne peuvent être attendus des résultats d’un vote démographique. Un vote démocratique ne peut être que conservateur (recherche de sécurité, de garder ce que l’on a : être assuré de libertés aussi vagues que démultipliées etc.). l’objection de croissance n’a aucune place dans les dispositifs électoraux. Il ne peut donc y avoir un parti politique d’objecteurs… Et en admettant qu’il y ai quelque chose qui s’en approche ce ne peut plus être démocratique. Cela ne veut pas dire anarchique ou quelques autres « craties ». je suggérerai bien noo-sophie ce qui est une manière d’affirmer en langage moderne mon néoplatonisme… Juste une précision pour mieux comprendre disons que je reprends, reporte la philosophie de mon Leib vieillissant, donc décroissant pour suggérer que cette décroissance est inversement proportionnelle à la conscientisation, qui dans une autre société serait cette Sagesse, Sophia qui revient aux Anciens. La Rose céleste… la noosphère, le primum mobile…

Heu…

Oui, Arrivé à ce point, pour mieux me faire comprendre, pour montrer qu’il s’agit d’une pratique, qu’elle s’ancre effectivement dans la « magie » néoplatonicienne – aux risques du Left Hand Path - , je ne m’en cacherai pas, soleil et soleil noir - je vais m’appuyer de mon Destin et l’histoire d’une « grève », d’une objection radicale de cette société modernisant à l’infini les attentes définies du progrès indéfinis ; une grève ou plutôt écrire sans prendre de gants, écrire de tout mon corps, pas seulement la main au stylo, les mains au clavier, écrire objecteur [13] .

Écrire comme création donc action.

Écrire comme médi(t)a(c)tion.

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